La mobilité durable devient aujourd’hui un impératif pour la Côte d’Ivoire, à l’instar de nombreux autres pays africains. Ce secteur est un levier stratégique pour accompagner le développement économique, réduire l’empreinte écologique et améliorer la qualité de vie des citoyens. Alors que le pays fait face à une urbanisation croissante, à la pollution de l’air et à une dépendance accrue aux énergies fossiles, la question de la mobilité durable se pose comme une priorité à l’horizon 2025. Entre initiatives publiques, innovations technologiques et nouvelles pratiques sociales, plusieurs pistes sont explorées pour réinventer la manière dont les Ivoiriens se déplacent.

1. La montée en puissance de la mobilité électrique

L’électrification du parc automobile représente l’un des principaux axes de la transition énergétique en Côte d’Ivoire. Ce virage est incarné par des marques de véhicules électriques comme BYD, qui ont adapté leurs offres aux spécificités du marché africain, en proposant des véhicules non seulement performants, mais aussi accessibles financièrement. Cette évolution s’accompagne d’un encouragement à l’adoption de véhicules électriques à travers des incitations fiscales, des réductions de taxes à l’importation et des programmes de subventions.

Cependant, bien que les initiatives gouvernementales soient prometteuses, le déploiement d’infrastructures de recharge reste un obstacle majeur. La mise en place d’un réseau de bornes de recharge efficient, à la fois pour les véhicules électriques particuliers et les flottes professionnelles, est cruciale. À ce jour, plusieurs projets sont en cours, mais leur étendue et leur accessibilité doivent être améliorées pour encourager les Ivoiriens à faire le choix de l’électrique. Le manque de bornes de recharge dans les zones périphériques des grandes villes comme Abidjan, ainsi que dans les autres régions du pays, demeure un frein à l’adoption généralisée des véhicules électriques.

2. L’essor des transports en commun écologiques

Le secteur des transports en commun, longtemps dominé par des véhicules polluants, commence à connaître une véritable mutation. Le gouvernement ivoirien a lancé des projets ambitieux pour moderniser et verdir le réseau de transport public. Un des projets phares est le déploiement progressif d’autobus électriques dans les grandes villes, notamment Abidjan, où les défis de congestion et de pollution sont particulièrement marqués. Ces autobus, plus écologiques, contribuent à la réduction de l’empreinte carbone du secteur, tout en offrant des alternatives plus saines et plus performantes que les anciens bus à moteur diesel.

En parallèle, des initiatives sont mises en place pour renforcer la fiabilité et l’efficacité des transports en commun, avec une meilleure organisation des itinéraires et une gestion plus moderne des horaires. Ces efforts visent à encourager les Ivoiriens à privilégier le transport public plutôt que l’utilisation individuelle de la voiture, notamment pour les trajets quotidiens dans les grandes agglomérations.

3. L’innovation au service de la mobilité verte

Les innovations technologiques jouent un rôle central dans l’émergence de la mobilité durable en Côte d’Ivoire. De plus en plus d’acteurs locaux investissent dans des solutions de mobilité partagée, un secteur en plein essor. Les plateformes de covoiturage et les services de transport à la demande, comme Yango, Uber et d’autres acteurs locaux, permettent de mieux optimiser les trajets et de limiter l’empreinte carbone des déplacements urbains.

Les solutions numériques qui facilitent le covoiturage et l’optimisation des trajets se sont particulièrement développées. Ces applications contribuent non seulement à la réduction des embouteillages, mais aussi à une gestion plus efficace des véhicules et des trajets. Ce phénomène s’inscrit dans une tendance mondiale qui favorise une mobilité plus connectée, plus flexible et surtout plus durable, en permettant à chacun de mieux organiser ses déplacements tout en limitant les coûts et la consommation d’énergie.

4. Les défis à relever pour une transition réussie

Bien que les avancées en matière de mobilité durable soient évidentes, plusieurs défis restent à surmonter pour garantir une transition réussie. Le premier obstacle majeur reste le coût élevé des véhicules électriques. En dépit des subventions et des réductions fiscales proposées par le gouvernement, l’accès à ces véhicules reste limité pour une large partie de la population, notamment en raison de leur prix d’acquisition élevé par rapport aux véhicules thermiques traditionnels.

De plus, les infrastructures de recharge restent insuffisantes et mal réparties. Pour que la transition vers l’électrique soit réellement viable, il est crucial de développer un réseau de bornes de recharge accessible dans toutes les grandes villes et régions, avec une couverture adéquate pour tous les types de véhicules électriques.

Un autre défi de taille réside dans la sensibilisation du grand public à l’importance de la mobilité durable. Malgré les campagnes de communication, une grande partie de la population demeure peu informée des avantages de la mobilité verte, qu’il s’agisse des véhicules électriques, du covoiturage ou des transports en commun écologiques. De même, la culture du transport public reste relativement faible, avec un penchant marqué pour la voiture individuelle, même pour les trajets courts.

Conclusion

La Côte d’Ivoire s’oriente progressivement vers un modèle de mobilité plus durable, avec des avancées notables dans les secteurs de l’électromobilité, des transports publics écologiques et des solutions de mobilité partagée. Toutefois, le chemin reste semé d’embûches, tant sur le plan des infrastructures que sur celui de la sensibilisation. L’année 2025 sera cruciale pour la consolidation de ces initiatives et pour l’accélération de la transition énergétique du secteur des transports.

L’enjeu est de taille : il s’agit non seulement d’améliorer la qualité de vie des citoyens en réduisant la pollution et les nuisances liées aux transports, mais aussi de positionner la Côte d’Ivoire comme un modèle de mobilité durable dans la sous-région, en Afrique de l’Ouest. Si les acteurs publics et privés continuent de travailler ensemble pour relever ces défis, la Côte d’Ivoire pourrait devenir un véritable pionnier dans le domaine de la mobilité verte.

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